Voici une petite histoire que j'ai inventée...
Merci de respecter le droit d'auteur.



SOURILLETTE A MATOUVILLE

 
Il était une fois une famille de souris qui vivait dans une maison de gruyère.

La famille était composée de papa souris (Sourinet) , maman souris (Sourinette), et leurs 3 souriceaux, Sourillanne, Sourillon et Sourillette.

Leur maison était charmante, située sur une colline qui surplombait le village. 

Sourillanne, la cadette, était rousse et câline.

Sourillon était gris et plutôt timide.

Sourillette était blanche, curieuse et  espiègle et, il faut le reconnaître,  pas toujours très obéissante.



Les parents avaient  toujours mis en garde leurs enfants, il fallait se méfier des chats et les humains. Les chats  étaient des croqueurs de souris et donc extrêmement dangereux, quant aux hommes, ils tuaient les souris.

Mais sourillette,  très curieuse de nature, était irrésistiblement attirée vers ces étranges créatures.

Braver le danger lui plaisait énormément.

Un jour, elle se lança le défi de faire le voyage jusqu’à Matouville où vivaient les chats.

Sourinet était au travail, Sourinette préparait le repas, la voie était libre.

Elle se rendit dans le bureau de Sourinet, pris sur l’étagère un plan, étudia Matouville sur la carte puis recopia soigneusement celui-ci sur une feuille de papier.

Matouville était  très loin, il fallait avant d’y arriver traverser Humainville  mais cela ne la décourageât pas.

La nuit venue, son baluchon préparé, elle sortit sur la pointe des pattes de la maison et gravit le sentier qui menait de celle-ci  à la route principale.

La petite souris marcha pendant près d’une heure, il faisait noir et froid, des ombres inquiétantes surgissaient, elle se mit soudain à frissonner en entendant un bruit étrange qui paraissait provenir d’un buisson.

Elle se mit à marcher plus vite, sans se retourner.

La pluie se mis à tomber, d’abord à fines gouttes puis de plus en plus fort.

Grelottant ,  Sourillette se réfugia sous un arbre, enfila son petit  imperméable à capuchon et se remit en route.

Un « hou hou » effrayant se fit tout à coup entendre.

« Il y a quelqu’un ? », demanda la petite souris…

« Hou houuuu » répondit la même voix.

Peu rassurée, Sourillette, accéléra le pas.

Elle réalisait soudain qu’elle avait entrepris  un voyage périlleux, défendu par ses parents.

Comment allaient réagir ceux-ci  lorsqu’ils s’apercevraient de son absence ? Seraient-t-ils fort inquiets ?

Elle eut alors un pincement au cœur mais l’aventure du voyage l’attirait trop pour faire marche arrière…

La fatigue commençait à se faire sentir. Elle chercha longtemps après un refuge pour dormir puis aperçut une cabane qui semblait abandonnée, ouvrit la porte, la demeure était inoccupée, elle décida d’y passer le reste de la nuit.

Le jour se levait, Sourillette, reposée, commençait à sentir la faim. Elle s’étira, se leva, fit une rapide toilette et se mit en quête d’un déjeuner.

Le soleil avait fait place à la pluie, un bon présage se dit la petite souris.

Après un quart d’heure de marche apparut devant elle un champ de maïs.

Elle en cueillit quelques grains qu’elle mangea avec appétit, cependant elle ne put s’empêcher de penser aux  bons déjeuners que lui préparait sa maman, les tartines au fromage de celle-ci lui manquait.

Une fois rassasiée, elle se remit en route.

Humainville n’était plus très loin, qu’allait-elle y trouver ?

« Bah, je verrai bien, ils ne doivent pas être si terribles que cela ces humains… »  se dit Sourillette.

Soudain, apparut devant elle une souris qui gambadait.

« Oh bonjour » dit celle-ci, « vous vous promenez ? »

« Je vais à Humainville » lui répondit  Sourillette.

« Humainville ? Mais c’est affreusement dangereux comme endroit ! » répondit  l’autre souris.

« Je n’ai pas peur de ces humains » répondit Sourillette

« Vous devriez pourtant, vous savez, ils sont énormes, leur ville sent très mauvais et ils détestent les souris ! »

« Je verrai bien par moi-même » répondit Sourillette, elle salua l’autre souris et se remit en marche.

Tout en marchant, la nervosité commençait à la gagner, les humains étaient-ils donc si cruels ?

Les heures défilaient, Sourillette se sentait perdue lorsqu’enfin  elle aperçut la pancarte annonçant « Humainville ».

L’endroit dégageait une odeur pestilentielle,  inconnue de Sourillette, de grandes créatures marchaient dans tous les sens.

La petite souris se sentit soudain minuscule .

Prenant son courage à quatre pattes, elle entreprit de se faufiler parmi les humains.

« Quel bruit assourdissant ! » s’écria Sourillette en se bouchant ses petites oreilles.

Elle tenta à plusieurs reprises de traverser une rue mais dut à chaque fois faire marche arrière de peur de se faire écraser par les pieds gigantesques des humains.

« Pssst » chuchota  soudain une petite voix.

Sourillette se retourna et aperçut une petite souris qui agitait les pattes  dans sa direction.

Heureuse de rencontrer une autre petite souris, elle se précipita vers elle.

« Oh bonjour, que je suis heureuse de vous rencontrer ! » s’écria-t-elle.

« Vous semblez perdue, d’où venez-vous ? » lui répondit l’autre souris.

«  Je m’appelle Sourillette et je  viens de Sourisville »

« Moi je m’appelle Souris-Jeanne et je vis ici à Humainville »

« Vous vivez ici, comment est-ce possible ? » lui demanda Sourillette effarée.

« J’ai toujours vécu ici, c’est le seul endroit que j’aie jamais connu.  Voulez-vous venir prendre un rafraichissement chez moi ? Vous avez l’air fatigué… »

« Oh avec grand plaisir ! »

Sourillette suivit Souris-Jeanne à sa maison.

Elles y arrivèrent au bout d’un quart d’heure. C’était une immense habitation dont elle apercevait à peine le toit tant il était haut.

« Venez, je vais vous présenter à mes parents, nous habitons au grenier. »

Souris-Jeanne se dirigea vers un escalier dont elle commença à gravir les marches.

Un étage, deux étages, Sourillette n’en pouvait plus, la fatigue du voyage l’avait épuisée.

« Je ne me sens vraiment pas bien, je sens que je vais… »

Et la petite souris s’évanouit.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle aperçut Souris-Jeanne  ainsi que deux autre souris qui la dévisageaient, inquiètes.

« Cela va-t-il mieux ? » lui demanda Souris-Jeanne.

« Où suis-je, que m’est-il arrivé ? »

« Vous vous êtes évanouie, vous êtes à l’abri et  voici  mes parents »

« Enchantés de faire votre connaissance » répondirent ceux-ci.

Ils lui proposèrent alors un verre de lait ainsi qu’un morceau de fromage que Sourillette prit avec reconnaissance. Elle commençait à peu à peu à reprendre des forces.

Souris-jeanne et ses parents lui posèrent des questions et Sourillette leur raconta son voyage ainsi que le but de celui-ci.

« Malheureuse, mais c’est un voyage trop périlleux pour une petite souris ! » s’écria le papa de Souris-Jeanne.

« Et vos parents, ils doivent se faire un sang d’encre ! » rétorquât la maman.

Un peu honteuse, Sourillette baissa la tête.

Mais elle leur expliqua qu’elle n’abandonnerait pas son projet et tenait absolument à visiter Matouville.

Après avoir tenté en vain de la faire renoncer à ce projet, la maman de Souris-Jeanne lui prépara un panier de victuailles pour la route. Elle y avait mis deux noisettes, un morceau de fromage ainsi qu’un crouton de pain.

Sourillette la remercia avec effusion puis pris congé de Souris-Jeanne et de ses parents.

Le voyage  vers Matouville continuait mais Sourillette était pressée  de quitter Humainville.

Elle reprit donc la route, marcha pendant plus d’une heure puis décida de faire une halte afin de se reposer un peu.

Elle s’assit à l’ombre d’un arbre et  grignota une des noisettes.

Elle songea avec mélancolie à ses parents, son frère et sa sœur qui lui manquaient beaucoup.

Elle se mit à pleurer doucement.

Puis elle se secoua  et se remit en route, elle irait à Matouville coûte que coûte !

Elle reprit  donc sa marche.

Les heures passaient, la route semblait interminable et le soleil commençait à disparaître.

Il fallait qu’elle trouve un endroit pour passer la nuit, après avoir longtemps cherché, elle se décida pour  un buisson qui lui semblait protecteur.

Elle avait faim, mangea  la moitié du fromage avec  un peu de pain puis se coucha et s’endormit.

Elle fut réveillée en sursaut par un bruit effrayant. Tout le sol tremblait. Affolée, Sourillette regarda entre les branches du buisson et aperçut un gros animal qui galopait à quelques mètres de là.

Frissonnant de peur, elle recula et se recroquevilla dans le buisson.

L’animal avait disparu mais elle ne réussit à se rendormir qu’au bout d’un long moment.

Son sommeil fut peuplé de cauchemars,  la petite souris était poursuivie d’animaux sauvages.

Elle ouvrit les yeux, chatouillée par les premiers rayons du soleil, s’étira, bailla bruyamment, écarta les branches du buisson, pas de gros animal à l’horizon.

Afin de prendre des forces pour la suite du voyage, elle mangea le restant du fromage accompagné d’un morceau de pain, fit sa toilette et se remit en route.

Les heures défilaient, ses petites pattes lui faisaient affreusement mal.

Le chemin lui paraissait interminable.

Puis, enfin, apparut devant elle une pancarte qui annonçait Matouville.

« Enfin, je suis arrivée ! » s’écria Sourillette

Au loin, lui parvenait aux oreilles des voix étranges.

En s’approchant , les voix se faisaient plus précises : « Miaouw »

« Quelle drôle de langue ! » pensa Sourillette.

Soudain, une créature étrange se précipita vers elle à toute vitesse. Terrorisée, la petite souris se réfugia dans le trou de l’arbre le plus proche.  Son cœur battait à tout rompre,  elle tremblait de tous ses membres.

Le nez de la créature s’ engouffra dans le creux de l’arbre, Sourillette recula précipitamment.

« Ainsi, c’est cela un chat ! » se dit-elle.

Au bout de dix minutes,  n’entendant plus aucun bruit, elle s’approcha avec précaution de l’ouverture, regarda à droite, à gauche, ouf plus personne !

Elle sortit de son abri et  continua à avancer prudemment.

D’autres « Miaouw » stridents se firent entendre.

Cette fois-ci, méfiante, Sourillette avançait  à petit pas.

Arrivant au détour du chemin, elle aperçut soudain plein d’autres créatures pareilles à celle qui l’avaient poursuivie.

 Elle se souvint soudain de ce que disait Sourinet :  les chats croquent les souris.

Elle frissonna mais continua à avancer.

D’étranges maisons se profilaient à l’horizon.

Des chats circulaient dans tous les sens.

Sourillette longea une rigole jusqu’à la maison la plus proche.

Elle pénétra à l’intérieur, scruta bien partout, aucun chat n’était là.

Elle visita les lieux, découvrit la cuisine où elle trouva un bol de lait.

Assoiffée, elle se désaltéra.

Soudain, elle entendit un  cri : « Au secours,  aidez-moi ! »

Intriguée, Sourillette chercha d’où venait le cri lorsque, tout à coup, apparut devant elle une cage où se trouvait enfermée une petite souris.

« Au secours ! » criait celle-ci à plein poumons.

Sourillette s’approcha d’elle et lui demanda :

« Que fais-tu ici ? »

« J’ai été capturée par Grand-Matou, il projette de me manger pour le repas de demain. Il a déjà croqué mon papa et ma maman » répondit l’autre souris en sanglottant.

« Pauvre souris, mais c’est horrible, je vais te sortir de là. Comment t’appelles-tu ? Moi je m’appelle Sourillette »

«Moi, c’est Souricat.   Mais comment vas-tu faire, cette cage est impossible à ouvrir… »

« Ne t’inquiète pas, je vais bien trouver une solution »

Elle se mit alors à ronger un des barreaux. Celui-ci était très dur, Sourillette se fit mal à une dent.

«  Tu vois, je te l’avais dit » lui dit Souricat.  

Mais Sourillette était têtue, elle passa toute la nuit à ronger deux des barreaux. Plusieurs fois, elle ne put réprimer un cri de douleur mais elle continuât vaillamment jusqu’au lever du jour.

Les  deux barreaux cédèrent enfin et  Souricat  put se faufiler hors de la cage.

Elle tomba dans les pattes de Sourillette et la remercia chaleureusement.

Soudain, un bruit de pas se fit entendre.

« Le chat est de retour, vite, vite, cachons-nous ! » s’écria Souricat.

Ni une ni deux, les petites souris se précipitèrent à l’intérieur d’un trou sous le plancher.

Il était temps, le chat arrivait justement pour sortir Souricat  de sa cage et préparer le repas.

Celui-ci, furieux de voir sa proie enfuie, cherchait dans tous les coins de la pièce.

Sourillette et Souricat  tremblaient d’effroi sous le plancher.

Au bout d’un  moment, le chat ne les retrouvant pas, s’en alla dans la pièce à côté voir si les souris ne s’y étaient pas cachées.

« Vite,  fuyons ! » souffla Souricat   à l’oreille de Sourillette

« Non, attendons la nuit, que le chat soit endormi pour sortir d’ici » lui répondit Sourillette.

Les deux souris restèrent donc tapies dans leur cachette.

Sourillette ouvrit son baluchon et proposa à Souricat  le restant du pain ainsi que la noisette qui restait.

Celle-ci, n’ayant pas mangé depuis de longues heures, se régala.

Puis, les petites souris en profitèrent pour se reposer avant de s’échapper.

La nuit venue, elles  se faufilèrent hors de leur cachette et traversèrent la pièce.

A côté, des ronflements leur parvinrent, le chat dormait donc.

Sur la pointe des pattes, elles franchirent l’entrebâillement de la fenêtre ouverte, descendirent tout le long de la façade de la maison et se retrouvèrent dans la rue.

Celle-ci était déserte, les deux souris la traversèrent en courant, longèrent le trottoir et se dirigèrent en vitesse vers la sortie de Matouville.

Sourillette avait compris la leçon, plus jamais elle n’y remettrait les pattes.

Il leur restait à présent à franchir Humainville.

Le chemin du retour parut interminable, parsemé d’embûches mais les petites souris étaient ensembles et se sentaient du coup plus rassurées.

Souricat n’ayant plus de famille, Sourillette lui avait proposé de la ramener avec elle à Souriville, celle-ci  accepta volontiers.

Sourillette attendait impatiemment  les retrouvailles avec  ses parents, tout en craignant leurs remontrances. Ce que Sourinet et Sourinette lui manquaient !

Plus jamais elle ne quitterait le nid familial !

Enfin, elles atteignirent la route principale de Souriville puis aperçurent au loin la maison.

Sourinette était sur le pas de la porte et scrutait l’horizon lorsqu’elle vit Sourillette.

« Sourinet, les enfants, Sourillette est de retour ! » s’exclama-t-elle.

Lorsque Sourillette la vit ouvrir grand ses pattes avec un sourire rayonnant baigné de larmes, elle comprit qu’elle était pardonnée.

Se réfugiant dans les pattes de sa mère, elle se mit à sangloter sans pouvoir s’arrêter.

Sourinet, son frère et sa sœur arrivaient en courant.

Sourilette se précipita dans les bras de Sourinet  puis embrassa tendrement  Sourillon et Sourillane.

Elle se souvint alors de Souricat qui était à l’écart. Celle-ci, intimidée, n’osait s’approcher.

Sourillette la présenta à sa famille et leur expliqua son histoire.

Touchés, Sourinet et Sourinette, après avoir échangé un regard complice, lui proposèrent de faire partie de la famille.

Souricat, les larmes aux yeux, accepta  avec gratitude.

Et voilà, l’histoire se termine ainsi, la famille s’agrandissait, Sourillette avait une petite sœur de plus.

La leçon avait porté ses fruits, plus jamais Sourillette  ne quitta sa famille et ils vécurent tous  les six très heureux.

 

 

                                                FIN

 
 



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